Ce matin, j’ai eu l’occasion d’assister à un temps d’échange constructif avec Mme la députée Véronique Riotton, centré sur la Loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) et les défis qu’elle soulève pour la transition vers une économie plus durable.
La loi AGEC, constituée de 130 articles, vise à transformer notre modèle économique linéaire vers un modèle circulaire, plus respectueux de l’environnement. Quatre axes majeurs se détachent : la sortie du plastique à usage unique d’ici 2040, l’amélioration du tri et de l’information des consommateurs, la lutte contre le gaspillage avec une priorité donnée au réemploi, et la lutte contre l’obsolescence programmée via l’indice de réparabilité. Ces mesures visent à encourager les citoyens, les entreprises et les collectivités à adopter des pratiques plus durables.
Mme Riotton a insisté sur la nécessité d’une collaboration renforcée entre tous les acteurs concernés pour assurer la mise en œuvre efficace de cette loi. Elle a également souligné les défis que pose la responsabilité élargie des producteurs dans la gestion du cycle de vie des produits. Cette complexité est d’autant plus présente dans la mise en place de nouveaux modèles économiques, tels que ceux basés sur la réparabilité ou la réutilisation.
L’échange a également mis en lumière les difficultés rencontrées pour accompagner les changements de comportement nécessaires, notamment en matière de gestion des déchets. Des initiatives telles que la tarification incitative ou l’ajustement des taux de TVA sur les produits secondaires sont actuellement à l’étude pour favoriser une adoption plus large des pratiques circulaires.
Lors de cet événement organisé par l’association SoluCir à Annecy, Mme Riotton a également expliqué le parcours législatif de la loi AGEC, en soulignant que l’économie circulaire est un combat permanent. Ce modèle n’est pas encore un acquis, mais une transformation profonde. Parmi les avancées observées en quatre ans, on note l’intégration de l’économie circulaire dans le paysage français, avec l’extension de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) au niveau européen et l’innovation générée par les acteurs locaux. Cependant, plusieurs freins persistent : certaines mesures de la loi sont encore peu appliquées, et le suivi de l’impact reste partiel.
Enfin, Mme Riotton a rappelé l’importance de l’investissement public dans ce domaine, soulignant que le coût de l’inaction pourrait être bien plus élevé que celui des investissements à court terme. La coopération entre acteurs publics et privés est essentielle pour financer ces initiatives et atteindre les objectifs de réduction des déchets.
Cet échange a permis de mieux comprendre les opportunités offertes par la loi AGEC, mais aussi les obstacles à surmonter pour construire une économie circulaire pérenne. Il ne fait aucun doute que des efforts supplémentaires sont nécessaires, mais l’engagement des parties prenantes est un signe encourageant.
Lien vers l’article de Solucir : ici